Seyhmus Dagtekin, poète et romancier, né et élevé dans un village kurde en Turquie, vit à Paris depuis 1987. Il écrit en turc, en kurde ou directement en français.

Un itinéraire d'artiste toujours méfiant à l'égard des destins figés, des identités assignées.

"L'écriture, l'art, consistent pour moi à embrasser l'être d'un même regard, du plus petit au plus grand, pour instaurer une autre façon d'être ensemble.
Sortir du rapport de force et de domination pour entrer dans un rapport d'amour où l'autre est la condition même de mon existence."

Seyhmus Dagtekin a reçu le Prix de l'Académie française Théophile Gautier pour Juste un pont, sans feu.



Seyhmus Dagtekin est également lauréat du Prix Mallarmé 2007 pour Juste un pont, sans feu (Le Castor Astral, 2007), du Prix international de poésie francophone Yvan Goll pour Les chemins du nocturne (Le Castor Astral, 2000) et son roman A la source, la nuit (Robert Laffont, 2004) a reçu la mention spéciale du Prix des Cinq Continents de la Francophonie.
Ses textes ont été publiés dans de nombreux revues et anthologies.

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Billet

Demain, la France

Je suis de la race inférieure, de toute éternité.
Arthur Rimbaud

Pourquoi parle-t-on et pourquoi agit-on ? Pour bouter le barbare hors de notre vue, hors de notre parole, ou pour voir si l'on ne peut pas exister autrement ? " Apprivoise-moi ", disait le renard au Petit Prince. Sachant que dans un monde de plus en plus petit, nous sommes condamnés à nous entendre, à nous apprivoiser.

Dans quel sens veut agir celui qui revendique les Croisades, qui s'enorgueillit de la France des Croisades ? Disant cela, se croit-il dans un nouveau jeu de rôles ou pèse-t-il tout le poids historique et social de ses mots ? Il ne faut jamais oublier que les tueries sont précédées des mots qui les déclenchent. Ce sont des paroles de papes et de rois et roitelets en manque de reconnaissance qui ont déclenché les Croisades. Et puisqu'on se vante des Croisades, à quand la fière revendication de l'Europe de l'inquisition, voire de celle des chambres à gaz (il y a en qui le font déjà) ? À quelques siècles d'intervalle, c'est à chaque fois la même Europe. Celle qui, au nom de son identité (qu'il faudra bientôt, nous dit-on, protéger par un ministère), veut bouter l'impie, l'impur, le barbare.

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©Seyhmus Dagtekin 2007

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